Diabolo, 1880

Collection du Musée du Jouet, Inv. MJ.82.36.1 et 2

Ce diabolo, fabriqué à la fin du XIXe siècle, est en ivoire et métal avec des baguettes en bambou et manches gravés. Il a appartenu à une petite fille, Marguerite Fauveau, qui l’a utilisé en 1880 pour un concours de diabolo à Meudon.

Jeu d’adresse encore populaire aujourd’hui, on raconte que le diabolo serait né en Chine, il y a environ 4000 ans. Fabriqué en bambou et percé de petits trous, il produisait un sifflement quand il était projeté en l’air : les vendeurs ambulants de gâteaux et de sucreries s’en servaient pour annoncer leur approche et attirer ainsi des clients.

Arrivé en Europe à la fin du XVIIIe siècle, il est devenu très populaire en France, à partir de 1812. Des compétitions sont alors organisées dans toute la France. Composé de deux boules creuses de bois, il est d’abord connu sous le nom de « diable » jusqu’au XX e siècle à cause du bruit qu’il produisait. Jeu à la mode dans les salons, il a également gagné les milieux plus populaires.

Vers 1906, un ingénieur français, Gustave Philippart réinvente le diabolo en utilisant de nouveaux matériaux notamment le caoutchouc qui le rend plus léger et plus maniable : le jeu prend alors le nom de diabolo, inspiré du grec diabállô qui signifie « lancer à travers » et connaît un regain d’intérêt ! Mais, jouer au diabolo est parfois dangereux : il y a des plaintes de promeneurs si bien que l’utilisation de ce jeu sera réglementée et tolérée uniquement dans certains espaces des jardins publics et des squares et dans les rues très spacieuses.

A partir de la seconde moitié du XX e siècle, on fabrique des diabolos lumineux, inflammables… Aujourd’hui, des jongleurs utilisent parfois jusqu’à 5 diabolos simultanément.
Nous vous donnons rendez-vous cet automne pour (re)découvrir les diabolos et autres jeux d’adresse du Musée du Jouet au sein de notre prochaine exposition « Jardins d’enfance ». Le spectacle Histoire de diabolos suivi d’un atelier d’initiation, annulé en raison du confinement, devrait être reprogrammé au prochain semestre !