Gargouille
Musée
Musée d'Art et Histoire
Désignation
Gargouille
Numéro d'inventaire
MP.2008.3.1
Rôle de l'auteur
Exécution
Date de création
14e siècle
Matière
Calcaire
Technique
taillé
Libellé
Calcaire de Normandie, dur et solide.
Mesures
Longueur en cm : 174
; Largeur en cm : 60
; Epaisseur en cm : 20
Domaine
"SCULPTURE" (OB)
Description
Cette gargouille médiévale mesurant 1,74 m (2 m à l'origine – tête manquante) de long, représente un animal fabuleux moitié aigle (par ses ailes) et moitié lion (par son abdomen et ses pattes puissantes) : griffon ? Il est impossible de savoir ce que représentait la tête. Les quatre pattes du griffon enserrent une tête humaine aux yeux exorbités, aux nez fortement épaté, à la bouche ouverte en un rictus de souffrance. Un serpent ondule le long de son cou (à moins qu’il ne s’agisse d’une veine gonflée ou d’une évocation de la toison?). La rigole permettant l'écoulement des eaux de pluie est encore bien visible.
Cette gargouille proviendrait de la priorale de l’ancienne abbaye Saint-Louis, abritant des dominicaines, construite entre 1298 et 1304 à la demande du roi Philippe le Bel, en mémoire de son grand-père Saint-Louis, né et baptisé à Poissy en 1214 (canonisé en 1297). La priorale, en mauvais état au XVIIIème siècle, fût vendue comme bien national en 1792, puis démolie par un entrepreneur en matériaux. Il subsiste quelques vestiges sur place. Certaines des sculptures représentant les enfants de Saint-Louis, qui ornaient le transept, sont encore conservées à ce jour : Isabelle de France dans la collégiale Notre-Dame de Poissy, anges et Pierre d’Alençon (fils de Saint Louis) au musée de Cluny et au musée du Louvre.
Cette sculpture médiévale serait un des rares vestiges de la priorale royale Saint Louis, qui fut un centre religieux d’importance, puisqu’il abrita notamment en 1561 le Colloque de Poissy ordonné par Catherine de Médicis.
Cet objet témoigne – à l’instar de la statue d’Isabelle de France, et dans deux styles très différents – de la créativité des sculpteurs du Moyen-âge.
Elle peut être mise en lien avec un dessin, datant de 1810, par Camille Levesque (collections Musée d’Art & d’Histoire MP.2005.1.1), présentant les ruines de l’abbaye au début du XIXème siècle. On aperçoit une gargouille sur la pile d’un des derniers arcs-boutants…
La gargouille est signalée en 1988. Elle a alors les honneurs de la presse locale (le Parisien, 25 août 1988), l'article est reproduit dans le Chronos-Poissy n°57.
La sculpture a été remise au musée en 2007 par les héritiers de M. Poli. Il l’avait lui-même récupérée lors de la démolition en 1969 d’une habitation sise au 3 rue des Prêcheurs, à l’occasion des grands travaux urbains menés dans la ville à cette époque. M. Poli était à cette époque maire-adjoint et conseiller général, et particulièrement soucieux du patrimoine pisciacais. Il est l'un des fondateurs du « Cercle d'Études Historiques et Archéologiques de Poissy » (CEHA). Une recherche cadastrale sur cette maison est auprès du service des archives municipales n’a malheureusement rien donné. Mais une photo a pu être retrouvée dans l’ouvrage Histoire de Poissy par ses rues et ses quartiers (2016), édité par le CEHA.
Le 4 décembre 2007, elle est transportée par le service Voirie dans le jardin du Cercle d’Etudes Historiques et Archéologiques au 8 enclos de l'Abbaye. Le 5 août 2015, elle est déplacée jusqu'au hangar municipal qui jouxte le jardin du CEHA, ce qui lui permet d'être à l'abri des intempéries.
Mots clés
ABBAYE
; PRIEURE
; SAINT LOUIS
Acquisition
2008.3 Don manuel POLI
Date d'entrée
04/12/2007
Référence bibliographique
Chronos
- Titre propreChronos
n°57, 1988
Référence bibliographique
Le Parisien
- Titre propreLe Parisien
25 août 1988
Facettes
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Référence bibliographique
Chronos
n°57, 1988
Référence bibliographique
Le Parisien
25 août 1988