Le Jeu de la Chouette, XVIIIe siècle

Collection du Musée du Jouet, Inv. MJ.2011.6.2

Édité au XVIIIe siècle, cet exemplaire du Jeu de la Chouette est emblématique de l’histoire du jeu. Il présente plusieurs cercles concentriques, constitués de cases figurant des illustrations (animaux, objets de ménage, personnages) ainsi que des valeurs de dés. Le médaillon central est composé de pièces dessinées illustrant les gains mis en jeu ; un poème figure aux quatre coins de la planche alors que la règle du jeu est inscrite en partie basse.

 

Dérivé du célèbre Jeu de l’Oie, le Jeu de la Chouette s’apparente plutôt à un jeu de loterie. Il se joue avec trois dés et des jetons qui représentent le montant des enjeux. En début de partie, les joueurs se répartissent les jetons avant d’en miser trois qu’ils placent dans le médaillon central. Ensuite, à tour de rôle, chacun tire les trois dés : il doit payer s’il tombe sur une case avec la lettre « P » suivi d’une valeur ou bien tirer s’il s’arrête sur une cellule avec la lettre « T ». Lorsqu’un joueur fait un triple 6, il remporte toutes les mises.

 

Après la Fronde (1648-1653), les établissements de jeux se multiplient dans la capitale. Les jeux d’adresse et de hasard comme le billard, le Jeu de l’Oie ou encore le Jeu de la Chouette remportent un vif succès. Très populaires, ces deux derniers sont néanmoins antinomiques : la chouette, oiseau de nuit secret à la vue perçante, s’oppose à l’oie, oiseau de jour curieux et bavard. Le Jeu de la Chouette tombe progressivement dans l’oubli au début du XIXe siècle, probablement en raison de son caractère spéculatif, des sommes d’argent pouvant en effet se substituer aux jetons.