Phénakistiscope, 1830

Collection du Musée du Jouet, MJ.77.38.2

Haut d’une vingtaine de centimètres, le Phénakistiscope (du grec « phenax », trompeur, « skopein », examiner) illustre l’application à la sphère du jouet des avancées scientifiques sur l’optique et le mouvement. Celui-ci est constitué d’un manche et de deux disques de diamètres différents, parallèlement reliés entre eux ; le plus grand teinté en noir est percé de dix fentes tandis que le second est décoré de motifs aquarellés constituant des séquences d’images fixes. Du fait de la persistance de la perception rétinienne, la rotation du premier disque crée chez l’observateur l’illusion du mouvement.

 

Dans la société bourgeoise du tournant du XIXe siècle, spectacles, concerts ou encore cabarets connaissent un développement sans précédent. La figure de l’enfant prend une importance croissante au sein des sociétés occidentales de l’époque ; les études en pédagogie et psychologie montrent le rôle prépondérant du jouet en matière d’éducation.

 

Pour répondre aux nouveaux besoins, les fabricants de jouets se multiplient et surtout se spécialisent : leurs créations, toujours plus complexes, se veulent le reflet de cette société de plaisirs alors en plein essor.

 

Très populaires en leur temps, les jeux optiques comme le Phénakistiscope (1832), le Zootrope (1834), ou le Praxinoscope (1876) s’inscrivent dans le prolongement des progrès scientifiques menés sur la vision, la lumière, ou encore le mouvement, précurseurs des dessins animés et du cinéma.